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Dorian Yates, son point de vue sur l’entrainement

Dorian Yates est un bodybuilder anglais, il fut six fois Mr. Olympia de 1992 à 1997. Connu pour son dos titanesque, il a fait définitivement évolué le bodybuilding professionnel vers la masse à outrance.

Son entrainement très intense était novateur par rapport à ce que l’on avait l’habitude de voir. Dorian Yates était partisan de faire peu de séries avec peu de répétitions, mais réalisées avec une intensité maximale. En 1996, il réalise « Blood and Guts », sa vidéo d’entraînement qui reste encore mythique pour beaucoup de bodybuilders.

Aujourd’hui retraité des compétitions de bodybuilding (depuis 1997),  il reste très actif dans son sport notamment grâce à sa réputation, ses techniques d’entraînements. Il a développé sa gamme de compléments alimentaires, Dorian Yates Nutrition.

Voici un extrait d’un article de Dorian Yates paru dans le magazine FLEX de Avril/Mai 1997. Cet article fait référence à la victoire de Dorian Yates en 1996. Il y a 20 ans que cet article a été rédigé et les propos relatés sont toujours autant censés. Il est bon parfois de se remettre les idées en place. Le flot continuel d’informations et de désinformations a tendance à faire oublier l’essence même de la construction musculaire.

Dorian Yates, Article dans FLEX Avril/Mai 1997 :

Ma cinquième victoire consécutive pour le titre de Mr Olympia 1996 devrait enterrer une bonne fois pour toutes, ce vieux malentendu prétendant que Dorian Yates, c’est uniquement une question de masse. C’est la plus grande compétition pour les meilleurs champions du monde entier, donc chacun d’entre nous se doit de présenter un physique toujours en changement, toujours en progression aussi bien au niveau de la qualité, de la définition, de la symétrie et de la masse.

Il s’agit de montrer au monde quelque chose de nouveau chaque fois que nous montons sur scène. Pour le show de 1996 ; j’avais plus de chances d’y parvenir qu’en 1995, car tout avait commencé avec des blessures qui m’ont conduit à changer mon entrainement. Pendant la plus grande partie de la saison qui m’a conduit à Mr Olympia 1995, j’ai récupéré des dégâts occasionnés au niveau de la coiffe des rotateurs et de déchirures au biceps et au quadriceps.

Comme ces blessures étaient sérieuses, je n’ai pas voulu amputer ma saison, j’ai donc revu mon entrainement en éliminant les mouvements préjudiciables et en les remplaçant par des exercices efficaces mais n’aggravant pas mes blessures.

Le secret ? Ne rien changer

Je perds patience avec les gens qui s’étonnent devant l’évidence. Premier exemple, leur grande surprise sur le fait que je continue à progresser année après année, sans rien changer à mon programme et comment je peux faire pour être dans la même condition physique à chaque compétition. 

Le secret ? Je ne change rien. 

Quelque part en cours de route, nous nous éloignons de la persévérance morale, de la détermination qui ne nous laissent aucun répit. Je pense que cela est uniquement dû à une faiblesse de caractère qui nous permet de pervertir l’intention originelle de philosophies telles que l’entrainement instinctif, la confusion musculaire et la récupération.

Ces idées, concepts sains, ont plus tard donné aux bodybuilders paresseux, une excuse pour leur éviter de se soumettre aux rigueurs du vrai travail. Désolé de vous décevoir, mais le bodybuilding n’est pas une dérobade. C’est un dur et douloureux labeur, toujours inconfortable et parfois horriblement monotone mais, par ce simple fait, l »une des plus grande récompense que l’on puisse avoir. 

Un muscle se développe quand vous le démolissez. Vous devrez recommencer encore de la même façon dès qu’il aura récupéré. Plus ce processus dure, plus vous vous développez rapidement.

Inversement, travaillez un muscle sous un certain angle un certain jour, puis attendez pendant une période indéterminée avant de le travailler de nouveau sous un angle différent, et ce processus de développement ne peut jamais se réaliser. 

Mes séances d’entrainement sont réglées et prévisibles comme le lever et le coucher du soleil. Je n’ai rien changé depuis des années, sauf en cas de nécessité pour cause de blessures et même dans ce cas, j’ai fait le moins de modifications possibles jusqu’à ce que la blessure soit guérie : C’est-à-dire, utiliser une Smith Machine à la place d’une barre ou changer ma prise pour le rowing avec barre.

A n’importe quel moment, vous pouvez regarder votre montre et votre calendrier pour savoir quel groupe musculaire je travaille et comment je le travaille. Si je souffre d’une blessure, j’essaye de trouver les exercices qui sont le plus proches de ceux que je faisais avant tant que cela me permet de ne pas aggraver la blessure et de soulever aussi dur et aussi lourd que je peux, juste ce qu’il faut pour ne pas me blesser davantage.

Les bodybuilders qui réussissent sont ceux qui ont le plus de fierté sur la façon dont ils s’entraînent, que sur leur look ; et c’est à juste titre car, le dernier n’engendre jamais le premier. 

Affrontez chaque jour avec l’intention de faire mieux que ce que vous avez fait le jour précédent, et n’abandonnez pas tant que vous n’avez pas triomphé. C’est ce qui fait que la vie mérite d’être vécue.

J’ai arrêté les développés nuque lourds pour les remplacer par des développés lourds avec haltères. A la place du développé couché ou décliné, j’ai fait du développé incliné lourd et un peu de travail à la machine. J’avais également utilisé une prise en supination pour mes rowings à la barre, mais cela m’a conduit à ma déchirure au biceps, j’ai donc repris ma prise normale en pronation.

Plus important, j’ai apporté plus de précisions et fait encore plus attention à la façon de faire mes mouvements. […]

La formule de Dorian pour la récupération

L’ironie de l’entrainement, c’est que pendant que vous développez vos muscles, vous créez également le stress qui les détruit. Si vous ne vous laissez pas le temps de récupérer, le muscle n’apprendra jamais à s’adapter et ainsi vous n’aurez aucune chance de vous développer. Chaque personne a son propre rythme de récupération qui lui dicte ses besoins. Cependant, n’oubliez pas que cela peut varier.

Pour moi, par exemple, je n’hésite pas parfois à prendre un jour de repos supplémentaire à la fin d’une semaine, cela dépend de comment je me suis entraîné au cours de la semaine. Entre mes séries, mon temps de repos est instinctif, mais il n’est jamais plus long que le minimum requis pour que je puisse reprendre et donner 100% à la série suivante.

Restez concentré. Vous n’essayez pas de faire une séance d’entrainement aérobique ; vous essayez de devenir plus gros et plus fort. Avec ceci présent à l’esprit, je suis sûr de faire la différence entre mes séances aérobiques et mes séances avec charges additionnelles.

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