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Pourquoi les chevaux sont si musclés compte tenu de leur alimentation ?

Les chevaux sont des herbivores. Ne consommant pas de protéines animales, ils possèdent pourtant une importante musculature. 

Pourquoi les chevaux sont si musclés compte tenu de leur alimentation ? 

Une musculature fonctionnelle pour une activité physique constante

Les chevaux, dans leur état naturel, sont très actifs. Ils galopent régulièrement, peuvent donner des coups de pied et doivent échapper aux prédateurs car la nature est un milieu très souvent hostile. Dans son environnement, les chevaux marchent jusqu’à  16h par jour pour trouver leur nourriture. Pour cela ils se doivent d’être musclés en fonction de l’environnement parfois hostile dans lequel ils évoluent. Le métabolisme des chevaux s’ajuste en fonction de la quantité de nourriture disponible. Par exemple, ils peuvent devenir gras au printemps et finir « sec » à la fin de l’hiver quand la nourriture est moins abondante et que le corps puise dans ses réserves. C’est donc leur activité physique ou l‘absence de celle-ci qui leur confère leur aspect physique.

Ils réagissent bien à l’entrainement si on peut dire. Un exemple qui vient naturellement à l’esprit est le cheval de trait. Il est très musclé. Son effort ressemble plus à de la musculation qu’à du cardio. De plus le cheval de trait, étant un animal domestiqué par l’homme, a toujours de quoi manger ce qui lui confère un apport constant en macro et micronutriments. Un autre exemple est celui de chevaux de course, véritables athlètes taillés dans la fibre musculaire. Ceci laisse sous-entendre que les chevaux sont des machines à faire du muscle.

Et pourtant, ils sont herbivores et donc selon la croyance générale, manqueraient de protéines…

Les chevaux mangent aussi des protéines

On pense souvent que le cheval se nourrit uniquement d’herbes et qu’il a une alimentation dépourvue de protéines. Contrairement aux humains, le système digestif du cheval est capable d’absorber les protéines de la matière végétale plus efficacement. En outre, ils mangent de l’avoine et de la luzerne riches en protéines.

Le foin de luzerne est une légumineuse, et selon un certain nombre de variables aura une teneur supérieure à 15-20% de protéines. Sa haute valeur nutritionnelle provient aussi d’une teneur importante en fibres, en vitamines dont le bêta-carotène, en calcium et oligo-éléments. Par ailleurs la luzerne est riche en acides aminés essentiels. Les foins d’herbe tels que la fléole des prés peuvent contenir jusqu’à 17% de protéines. Les chevaux ont évolué pour manger des aliments comme ceux-ci, qui remplissent leurs besoins nutritionnels vitaux

Différences anatomiques entre l’humain et le cheval

Pour comprendre la différence entre les membres du cheval et les nôtres, il faut s’imaginer l’homme à quatre pattes sur le bout des doigts. On constate aussitôt que le sabot du cheval équivaut à nos ongles et que le cheval marche bel et bien sur la pointe du doigt qui lui reste (pour nous, le majeur)

Ses os sont sensiblement les mêmes que nous, d’ailleurs on appelle leurs membres des « pieds », ils sont dépourvus de clavicules, leurs épaules sont reliées par les muscles et tendons.

Le cheval est doté d’un sphincter à l’entrée de l’œsophage appelé cardia, cette membrane lui confère l’incapacité de vomir.

Les chevaux ne peuvent pas autant stocker de nourriture que les vaches par exemple, d’ailleurs cela les empêcheraient de courir. Les chevaux doivent s’alimenter fréquemment le long de la journée. Ils peuvent pâturer durant 16h par jour de façon à apporter régulièrement des nutriments. Pour cela ils ont un système digestif adapté.

Un système digestif au top

Le cheval est un animal monogastrique contrairement aux ruminants comme les vaches, moutons qui ont un estomac à 4 chambres. Les non-ruminants digèrent les glucides, les protéines et les lipides par le biais de l’action des enzymes. Chez les ruminants, des bactéries contenues dans leur pré-estomac, permettent de digérer les fibres par fermentation et les enzymes sont utilisées pour poursuivre la digestion dans l’intestin grêle.

La digestion chez les chevaux se fait donc à l’aide de l’action enzymatique et se déroule dans l’intestin antérieur à l’avant du caecum. Plus de 50% des protéines brutes sont ainsi digérées et à l’exception des fibres, quasi tous les glucides solubles. La digestion microbienne ou bactérienne des fibres se produit dans le caecum et le colon. Puis d’’importantes quantités d’acides gras volatils sont produites par la fermentation pour être ensuite absorbées. Les sous-produits libérés produisent des déchets évacués sous forme de gaz (Méthane et CO2) ou absorbés dans la circulation sanguine.

Ce double système permet au cheval de digérer les hydrates de carbone simples comme l’amidon des grains dans l’intestin antérieur. Quant aux fibres comme le foin et les fourrages sont digérées dans l’intestin postérieur.

Le cheval possède donc un large caecum fonctionnel comprenant de nombreux microbes qui va capturer ce qui n’a pas été digéré dans l’estomac et le décomposer par fermentation.  

Ainsi, certains fourrages, dont la luzerne, sont digérés plus rapidement que d’autres et décomposés en acides aminés essentiels absorbés dans le sang par l’estomac et l’intestin grêle. Le cheval va donc bénéficier de tous les acides aminés essentiels, c’est-à-dire ceux qui doivent être apportés par l’alimentation et qui ne sont pas produits par l’organisme.

Les chevaux sont donc musclés malgré qu’ils soient herbivores

Les chevaux sont donc musclés malgré le fait qu’ils soient herbivores. Mais nous avons vu qu’une nourriture carnée n’est pas la seule façon d’apporter de la protéine de qualité (exemple : le foin de luzerne). Leur système digestif, plus performant que le nôtre, permet d’extraire des végétaux, les nutriments essentiels pour contribuer au bon fonctionnement de l’organisme. D’autre part, leur musculature importante est une musculature fonctionnelle, par exemple le cheval de trait sera plus massif qu’un cheval sauvage. Comme pour l’homme l’entrainement (l’effort physique pour le cheval) est le fixateur de ce que l’on ingère. Les chevaux de course en sont aussi une illustration parfaite.

Team TNT Sport, en collaboration avec Sophie Ange, Praticienne Shiatsu Equin

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