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Ben Johnson, coupable ou victime ?

On se souvient tous de Ben Johnson et du scandale de son contrôle positif au stanozolol (winstrol) lors des Jeux Olympiques de Séoul en 1988.

Que sait-on vraiment de cette affaire qui bouleversa l’athlétisme ?

Une histoire d’équipementier selon Ben Johnson

Ben Johnson était équipé par Adidas jusqu’en 1987. Suite à une proposition alléchante de l’équipementier sportif italien Diadora, Adidas a refusé de suivre l’offre fait au sprinter canadien (2,5 millions de dollars sur 4 ans) d’où la rupture.

En fait cela pourrait faire rire un peu tout le monde, mais en s’y penchant un peu, rien n’est impossible. En effet, en s’intéressant à cette histoire vieille de presque 30 ans, nous sommes retombés sur une interview qui revient sur cette affaire.

« J’ai été contrôlé positif parce que j’ai quitté Adidas. Si j’étais resté chez eux, rien de tout cela ne serait arrivéQuand on regarde les résultats de l’époque, seuls les athlètes de chez Adidas n’étaient jamais contrôlés positifs. Pourquoi ? Parce que la compagnie avait de bonnes relations avec le Comité international olympique. Il fallait éviter les scandales et de ternir l’image d’Adidas.» soutient Ben Johnson

Joint par Le Monde, Adidas n’a pas souhaité faire de commentaire. (source)

Ben Johnson a reconnu s’être dopé dans le passé

Ben Johnson a reconnu s’être déjà dopé en 1981 donc il ne dit pas non plus avoir toujours été clean. Cependant, il affirme ne pas avoir pris du stanozolol de lui-même, surtout la veille d’une compétition. En effet, ceci parait logique étant à un tel niveau de la compétition, il était attendu au tournant avec un possible contrôle antidopage. Ce serait donc vraiment un choix suicidaire que de se doper la veille ou quelques jours avant une échéance pareille.

Par ailleurs, il aurait déjà utilisé le stanozolol à l’entrainement et aurait constaté que cela lui rendait les muscles trop raides.

Le winstrol, en effet, assèche et raidit les tendons et crée des douleurs articulaires. De ce fait, cela en fait une substance peu adéquate aux entraînements répétitifs des sprinters.

ben johnson dopage

Winstrol, le stéroïde utilisé par Ben Johnson

Selon Ben Johnson, le stanozolol aurait été versé dans sa bouteille par André Jackson, un proche de Carl Lewis, présent dans son vestiaire. Il dira dans son autobiographie : « André m’a avoué en 2004 avoir piégé ma bouteille d’eau la veille des séries du 100 m avec des stéroïdes qu’il avait acheté au Texas. Il refuse de parler publiquement, il a seulement déclaré « peut-être que je l’ai fait, peut-être pas… ». S’il ne l’avait pas fait, il aurait clairement nié, c’est évident ! ».

Winstrol un stéroïde que l’on peut boire

Le stanozolol ou winstrol est un stéroïde anabolisant synthétique dérivé de la dihydrotestostérone (DHT). C’est une suspension aqueuse de fines particules de stéroïdes. Objectivement, le winstrol peut effectivement être injecté ou bu, ce qui diffère des stéroïdes injectables classiques qui sont mêlés à des solutions huileuses et donc ne peuvent qu’être injectés.

La thèse de la bouteille est « techniquement » possible.

La malheur des uns fait le bonheur des autres jusqu’au jour où…

Ce scandale surmédiatisé aura mis fin à la carrière du canadien qui ne reviendra jamais à son top après ses 2 ans de suspension. Carl Lewis fut mis en avant et sorti héroïque de cette histoire, il n’hésitera pas à salir son rival… Mais heureusement la réalité le rattrapera, et on apprit plus tard que Carl Lewis fut lui aussi contrôlé positif à trois reprises à la pseudo-éphédrine, à l’éphédrine et à la phénylpropanolamine en 1988, lors de la sélection américaine pour les Jeux Olympiques. Personne n’a vraiment entendu parler de cette histoire, d’ailleurs, personne ne voulait peut-être en entendre parler…

Pour info, Carl Lewis en 2012 affirmera en tant qu’animateur sur la chaîne NBC qu’Usain Bolt se dope… Retenons peut-être de cette histoire l’essentiel : Ce jour là, à Séoul, Ben Jonhson avec 9,79 s au 100 m était bien l’homme le plus rapide du monde.

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