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Un corps cétonique pouvant avoir le rôle de médicament ?

Malgré que le régime cétogène soit controversé, ses bienfaits pour la santé semblent de plus en plus vérifiés.

Les corps cétoniques sont issus de la dégradation des graisses dans l’organisme. Le fait d’avoir les stocks de glycogène musculaire et hépatique à zéro permet au corps de fournir des corps cétoniques. Ces cétones sont produits par l’organisme et utilisés à des fins énergétiques.

Les corps cétoniques (acétone, acétylacétate, β-hydroxybutyrate ou acide bêta-hydroxybutyrique) vont permettre de limiter le catabolisme des protéines et sa conversion en glucose.

Mais en plus d’être utilisés comme énergie, les cétones jouent un rôle essentiel dans tous les domaines qui participent à un mode de vie sain comme le sport, l’alimentation et même le psychisme. Par exemple, les corps cétoniques inhibent l’action du nerf sympathique ce qui explique en partie que les adeptes des régimes cétogènes se sentent plus détendus. Le nerf sympathique est en effet responsable dans notre système nerveux de l’inquiétude, l’excitation et la suractivité. 

L’acide bêta-hydroxybutyrique avec l’acétoacétate représentent la totalité des corps cétoniques dans l’organisme. Ces corps cétoniques sont utilisés à des fins énergétiques quand les hydrates de carbone ne peuvent plus assurer ce rôle. L’acétone est souvent incluse dans ces corps cétoniques, mais l’acétone est en fait le produit de la dégradation de l’acétoacétate.

Voyons l’un d’entre eux, l’acide bêta-hydroxybutyrique, en faisant un détour par la présentation d’un acide gras : l’acide butyrique.

L’acide butyrique, un acide gras bon pour la muqueuse intestinale

L’acide butyrique a un rôle important dans la préservation de la santé. Cet acide gras à courte chaîne à un rôle essentiel dans la protection de la muqueuse intestinale. Il ne peut être brûlé que lors du processus de la respiration cellulaire en d’autres termes les cellules cancéreuse ne peuvent pas l’utiliser (cf. articles cellules cancéreuse et cétogène). Il agit sur l’information génétique des cellules de la muqueuse intestinale. Cette action permet alors à ces cellules d’assurer leur rôle durant tout leur cycle de vie. 

Les cellules de la muqueuse intestinale présentent un agencement particulier et régulier en forme de « pavés » ordonnés. C’est une barrière qui ne doit pas être affaiblie. Pour info, le cancer colorectal altère cette structure dans ses premières phases.

Le rôle de l’acide butyrique est double : d’une part, il assure le transport des nutriments de l’intestin vers le sang, tout en bloquant l’accès des substances indésirables. 

L’un des corps cétoniques produit par le foie est l’acide bêta-hydroxybutyrique. Cette molécule se différencie à peine de l’acide butyrique d’où l’intérêt pour les chercheurs d’étudier de plus près ce corps cétonique.

L’acide bêta-hydroxybutyrique, un médicament ?

Saviez-vous que L’acide bêta-hydroxybutyrique pourrait avoir les vertus d’un médicament contre certaines maladies notamment le cancer. Des expériences ont montré qu’il protégeait l’ADN des désordres occasionnés dans les cellules cancéreuses. L’acide bêta-hydroxybutyrique a aussi des propriétés anti-inflammatoires et ces effets thérapeutiques pourraient être multiples. 

Les études de l’Institut Gladstone ont démontré un rapport entre ce corps cétoniques et l’augmentation de la longévité. Cette découverte fondamentale pourrait révéler comment un régime de type cétogène pourrait ralentir le processus de vieillissement et pourrait un jour permettre aux scientifiques de mieux traiter ou prévenir les maladies liées à l’âge, y compris les maladies cardiaques, la maladie d’Alzheimer et de nombreuses formes de cancer.

L’acide bêta-hydroxybutyrique pourrait protéger les cellules contre le stress oxydatif qui contribue au processus de vieillissement du corps. Le stress oxydatif se produit quand les cellules utilisent l’oxygène pour produire de l’énergie. Cette production énergétique libère des molécules toxiques : les radicaux libres. L’effet protecteur de l’acide bêta-hydroxybutyrique serait dû à une action sur un type d’enzyme (histone désacétylases, ou HDAC) qui favoriserait le stress oxydatif protégeant ainsi les cellules contre le vieillissement. Ces études pourraient avoir une pertinence aussi pour des maladies comme Alzheimer, la maladie de Parkinson, l’autisme et les traumatismes cérébraux.

Cétones et cellules cancéreuses

Nous avons vu dans un article précédent que la diète cétogène pourrait permettre de lutter contre les cellules cancéreuses. Une cellule cancéreuse cesse de respirer progressivement et donc exploite de moins en moins d’oxygène. Elle se met dans un état de fermentation anaérobie afin de se fournir en énergie. C’est cette façon de se procurer de l’énergie qui va différencier une cellule cancéreuse d’une cellule normale : Elle ne profite pas de la respiration cellulaire et donc a besoin d’une quantité de sucres plus importante. Une cellule normale, grâce à l’oxygène, peut se contenter de petites quantités de sucres pour fonctionner et même utiliser d’autres substrats énergétiques comme les acides gras présents dans le sang et aussi les « cétones » fabriqués par le foie à partir des graisses (propre au fonctionnement du régime cétogène). Une cellule cancéreuse ne peut rien tirer ou presque des cétones car son fonctionnement requiert une grande quantité de sucres.

Pour conclure, il est aisé à comprendre que lorsque une personne malade suit un régime cétogène, elle fournit de l’énergie à ses cellules saines et restreint l’énergie des cellules cancéreuses agressives et donc leur développement. 

Source : https://www.news-medical.net/news/20121206/Scientists-identify-novel-mechanism-by-which-ketogenic-diet-could-delay-effects-of-aging.aspx, Le Régime Cétogène contre le Cancer – Pr Ulrike Kämmerer – Dr Christina Schlatterer – Dr Gerd Knoll

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