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Le sumo, régime et entrainement ENORME !

Le sumo est un sport national traditionnel au Japon. Cette discipline est pratiquée par des athlètes gigantesques à tout point de vue. Alors que l’obésité est un fléau qui engendre de nombreuses maladies et décès, il est curieux de voir que les lutteurs de sumo la recherche absolument. D’ailleurs, sans la considérer comme telle. Nous allons donc nous intéresser à ce sport et à ces athlètes incroyables et notamment au régime du sumo et à l’entrainement de ces golgots !

A quoi ressemblent l’hygiène de vie et la préparation physique de ces combattants ?

Qu’est-ce que le Sumo ?

Le sumo (littéralement « se frapper mutuellement ») est un sport de lutte japonais très populaire. Le combat sumo se caractérise par le gabarit des lutteurs ainsi que par les nombreux rites traditionnels qui entourent les combats. Il consiste en deux règles simples : les lutteurs ne doivent pas sortir du cercle, ni toucher le sol avec une autre partie du corps que la plante des pieds.

Pas de catégories de poids

Il n’y a pas de catégorie de poids et il peut arriver que l’un des combattants ait plus du double du poids de l’autre. Les lutteurs de sumo professionnels ou rikishi pèsent en moyenne 150 kg, un poids qui semble être le bon compromis pour assurer à la fois stabilité et souplesse. Pour information, le plus gros sumotori Japonais était Yamamotoyama Ryūta, qui pesait 265kg.

Des tournois toute l’année

Contrairement à la plupart des autres sports majeurs dans le monde, le sumo n’a pas de saisons. En effet, il y a des tournois tous les deux mois durant l’année. Ainsi, si dans la majorité des sports, il y a une saison et un hors-saison ou les athlètes se préparent et/ou se reposent, le compétiteur de sumo, lui ne s’arrête jamais.

A quoi ressemble donc la routine du sumo ?

Le régime du sumo

On parle souvent régime pour perdre du poids ou pour prendre du volume musculaire de qualité, mais là il s’agit de prise de masse au sens littéral du terme.

20000 calories par jour

Un lutteur de sumo typique mange tous les jours environ 20000 calories. Ce qui est près de 8 à 10 fois l’apport calorique moyen d’un homme actif. Le plus impressionnant c’est qu’ils ingurgitent cet immense apport calorique en général en deux repas seulement de 10000 calories. Curieusement, la répartition de ces repas s’apparente à la méthode du jeûne intermittent. En effet, ces combattants japonais sautent le petit-déjeuner. Ils s’entrainent donc à jeun très tôt le matin. Pour eux, sauter le petit-déjeuner et s’entraîner va ralentir leur métabolisme. Ainsi, ils ne mangent généralement pas avant 11 heures du matin ce qui leur donne assez faim pour ce déjeuner pantagruélique.

Chankonabe pour le plein de calories

Mais à quoi ressemble ce repas dédié au régime du sumo ?

C’est en général un gros ragout japonais traditionnel très calorique appelé chankonabe. Le chankonabe contient une base de soupe ou de bouillon de poulet avec du saké, gingembre et autres pour ajouter de la saveur. La majeure partie du chankonabe est composée de grandes quantités de protéines, généralement du blanc de poulet sans la peau, du poisson frit, du tofu, du bœuf et des légumes etc… Le chankonabe est très riche en protéines et est servi en quantité massive, avec de la bière (jusqu’à 6 pintes) et du riz pour augmenter l’apport calorique. Par ailleurs, pour augmenter l’apport calorique, ces combattants peuvent ajouter au repas jusqu’à 10 bols de riz.

Suivi d’une sieste pour mieux stocker le régime du sumo

Après ce festin les lutteurs font une longue sieste. Ils ont cette volonté de ralentir leur métabolisme afin de mieux stocker ce qu’ils ingurgitent. A la fin de la journée un autre repas massif est consommé.

Evidemment avec ce type d’alimentation, un cheat meal n’est pas indispensable… d’ailleurs aussi calorique que peut être son alimentation, le combattant sumo veille à ce que les aliments soient de bonne qualité.

Sumo et entrainement

Pour perdre du poids, vous devez manger moins que ce que vous dépensez c’est logique. Dans le cas des sumotoris, vous l’avez compris, il est quasi impossible de brûler l’intégralité des calories ingérées. Ainsi, ils ne peuvent que grossir malgré des entrainements très intenses. De tout de façon, ils cherchent plus à ralentir leur métabolisme qu’à l’accélérer comme nous l’avons vu auparavant.  Cependant, ils sont malgré tout des athlètes, et je « pèse » mes mots en affirmant cela.

Mais alors à quoi peut ressembler l’entrainement du sumo ?

Entrainement fonctionnel au poids de corps

Les pratiquants se réveillent tôt et travaillent dur. Ils s’entraînent, comme beaucoup de pratiquants d’arts martiaux, à travers la pratique des mouvements de sumo ainsi que des combats. Ils utilisent leur lourd poids de corps, et il est certain que quand vous vous entraînez avec une masse de 150kg, le travail est plus difficile que lorsque vous en faites 80kg. Déplacer plus de poids nécessite plus de force, ainsi plus ils sont lourds et plus ils vont s’adapter musculairement. L’entrainement des sumotoris est donc très fonctionnel. Ils pratiquent leur combat et ses mouvements, et leur poids important joue naturellement un rôle prépondérant dans le développement des capacités physiques spécifiques à la pratique. Au-delà des mouvements et du combat, les lutteurs de sumo doivent pratiquer l’équilibre et la flexibilité au quotidien, ce qui est important compte-tenu de leurs immenses gabarits.

Par ailleurs, avec leur poids énorme, il est certain que leur masse musculaire est sollicitée quotidiennement même hors séances d’entrainement.

Performance de sumo

Ces combattants ne sont pas des powerlifters mais ils restent des athlètes extrêmement puissants. On a tendance à penser que ce sont juste des personnes très grasses, certes ils sont très gras mais leur poids est aussi leur force. Ils n’ont pas besoin d’axer leur préparation physique avec des barres  et haltères, ils sont eux même des charges à supporter au quotidien. Cependant certains travaillent également en musculation classique. Asashōryū Akinori était un lutteur de sumo dont l’approche du keiko (entrainement) était très intense. Son intensité était telle que certains pratiquants évitaient de s’entrainer avec lui par crainte de blessures. Asashōryū  était plutôt léger au début de sa carrière (129kg) et il comptait sur la vitesse et la technique pour rivaliser avec des adversaires souvent beaucoup plus lourds. Cependant, il a progressivement pris du poids pour atteindre presque 150kg. À l’entraînement, il pouvait faire des curls biceps avec haltères à 30kg. Il était également capable de pousser 200kg au développé couché et plus de 600kg à la presse à cuisses.

Démonstration de la puissance de Asashōryū Akinori

Un « très gros » respect pour eux

La pratique du sumo est à l’opposé des valeurs que nous aimons véhiculer sur notre site. Surtout pour ce qui est du régime du sumo, si particulier. Cependant, ces combattants forcent le respect et nous ne pouvons qu’admirer l’abnégation dont ils font preuve. Certains sont obèses par manque de volonté et de discipline, eux ils le sont justement grâce à leur volonté et leur discipline. Énorme non ?

Nicolas Vaudaux – Team TNT Sport / Quadra-Force

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